Puisque tout ce qui est de vie
Se relie,
Nous nous soumettrons
A la marée qui emporte la lune,
A la lune qui ramène la marée,
Aux disparus sans qui nous ne serions pas,
Aux survivants sans qui ne ne serions pas,
Aux sourds appels qui diminuent,
Aux cris muets qui continuent,
Aux regards pétrifiés par les frayeurs
Au bout desquelles un chant d enfant revient,
A ce qui revient et ne s'en va plus,
A ce qui revient et se fond dans le noir,
A chaque étoile perdue dans la nuit,
A chaque larme séchée dans la nuit,
A chaque nuit d une vie,
A chaque minute
D'une unique nuit
Où se réunit
Tout ce qui se relie,
A la vie privée d'oubli,
A la mort abolie.
Parfois les absents sont là
Plus intensément là
Mêlant au dire humain
Au rire humain
Ce fond de gravité
Que seuls
Ils sauront conserver
Que seuls
Ils sauront dissiper
Trop intensément là
Ils gardent silence encore.